Contexte : Camp d’entrainement
Les dortoirs sont spartiates. A même le sol. Il s’agit d’un théâtre réquisitionné et complètement transformé. Nous sommes dans les coulisses. L’équipement évidemment n’est pas à la hauteur. Il n’y a pas de salle de bain, pas de toilettes. Seul un rideau dans un coin et un tuyau d’arrosage pour se laver.
Les officiers arrivent. La journée sera divisée en trois ateliers thématiques. Au programme, marche, entrainement aux armes, course à pied.
La journée est bien remplie. Équipé d’un énorme fusil sniper, je retourne au dortoir. Epuisé, je cherche une douche. J’ai oublié qu’il n’y en avait pas. Je pose mon fusil sur le lit, et je vais dans le coin de la salle pour utiliser le tuyau.
J’entends dans la grande salle de théâtre un nouveau groupe de recrue qui arrivent, plus jeune que moi. Je me dépèche de terminer de me laver, n’ayant pas envie qu’ils me voient à poil.
Mon camarade de combat, avec qui je n’ai pas fait tous les exercices, utilise également la douche. Pendant ce temps, les recrues ont l’air de s’agiter. Une force d’assaut pénètre dans le théâtre, nous sommes quasiment encerclés.
Je me dépêche de m’équiper, je met mes chaussures de randonnée, et j’épaule mon fusil. Nous sortons par une fenêtre et tachons d’évaluer la situation. Elle n’est pas fameuse. Devant nous s’étale un champ de bataille, avec un statut quo qui semble s’installer.
Notre camp n’arrive pas à repousser le front. Pour forcer les choses, les organisateurs lâchent des tigres derrière nous pour nous forcer à avancer. Plus le choix. Le théâtre est condamné.
Nous prenons une direction tangente, pendant que les tigres se rapprochent et essaient de nous encercler. Nous arrivons au sommer d’un rocher avec de nombreuses directions possibles. Trop tard, nous sommes encerclés.
La seule échappatoire est de sauter dans le lac, sachant que les tigres ne nous suivrons surement pas.
Le saut est impressionnant. Mais un groupe de tigres est déjà en train de nager en contrebas ! Il devrait être possible de les esquiver en nageant sous l’eau. Malheureusement je n’ai plus de munition suite à l’entrainement, sans quoi j’aurai fait le ménage dans le lac avant le saut. Claire saute en premier, puis Cyril et je les suis.
La chute est plus courte que prévue, mais à la réception, je perd une chaussure dans l’eau, qui coule aussitôt. Dans la précipitation, je n’ai pas eu le temps de la lacer correctement.
Nageant tant bien que mal, on arrive quand meme a les éviter, pour arriver à un entrepôt, un peu plus loin sur la berge. Les tigres se lassent de nager et rejoignent le rivage. De notre coté, on pense trouver des gens qui pourraient nous aider, car la situation est vraiment en train de dégénérer.
Je suis à la traine, car j’ai conservé mon fusil avec moi, hors de question de le laisser couler derrière moi. A peine arrivé, Claire s’écrit que c’est le Jackpot. Pourtant, me hissant sur le sol, je ne vois personne dans le coin.
L’entrepôt contient quantité d’armes, toutes plus exotiques les unes que les autres. Désignant une caisse ouverte, Claire me dit :
– Regarde ce joujou, et celle-ci est l’une des moins sympa !
Elle épaule un énorme truc qui ressemble à un lance missile, avec à la place du missile, une extrémité un peu ronde qui semble lancer des trucs d’énergie. Une sorte de fusil Tesla.
Vis à vis des tigres, nous sommes protégés par un grand grillage, qui part de la berge et s’éloigne au loin, on les voit roder de l’autre coté en train de chercher un point de passage.
Claire continue a fouiller et éclate de rire:
– Eh regardes tu vas pouvoir changer de chaussure.
Elle désigne un énorme tas de caisse, qui contient des chaussures de toutes tailles, en deux modèles. Un qui semble adapté pour la neige, et des sortes de tennis que je chausse en remplacement des chaussures de randonnée que j’ai perdues.
On s’enfonce un tout petit peu plus loin dans les terres car nous avons vu une sorte de village un peu plus loin. Il est de l’autre coté du grillage, et semble abandonnée avec des débuts d’incendie… surement des obus perdus.
Alors que l’on repart vers l’armurerie, je discerne des ombres qui s’en approchent, perpendiculairement à nous. Je fais signe à Claire et à Cyril de rester discrets.
Les inconnus sont noirs, et ne parlent pas notre langue. Ils sont équipés de l’arme que Claire m’a montré, surement fraichement pêchée dans l’armurerie. Il tire un coup en l’air, qui ressemble furieusement à un coup de semonce. Un énorme éclair jaillit de l’arme.
Ils s’expriment dans un anglais primitif, et nous essayons de nous rapprocher d’eux pour au moins pouvoir essayer d’engager une conversation.