Rêve: WW0

C’est la guerre, mais pas n’importe quelle guerre. Une guerre longue, chiante, sous le soleil abrutissant. Nous sommes les alliés, et les nazis tiennent le labo. Nous sommes dans une grande plaine, et les nazis sont dans un batiment confortable adossé au dos d’une colline.

Cette guerre n’est pas normale. Nous sommes en désavantage flagrant. Les nazis se moquent de nous avec leurs snipers et tuent qui ils veulent quand ils veulent. Les chefs de notre coté se cachent bien hors de portée des tirs, pendant que nous nous contentons des trous laissés par les obus dans le champ.

De temps en temps les nazis sortent du labo, et viennent se moquer de nous. Ils choisissent quelqu’un au hasard. Tout le monde se fait petit, il vaut mieux éviter de les regarder en face. Si tu les regarde, ils vont te demander de te lever. Et si tu te lève, t’es mort.

Ajourd’hui ils ont choisi quelqu’un pas loin de moi. J’ai encore des morceaux de cerveau sur moi. Armé de mon arme vetuste, je dois viser avec précision l’endroit ou les snipers se cachent, afin de profiter d’un moment ou il se découvrirait. Mais moi je n’ai pas de sniper, j’ai une mitraillette, et je ne le sais pas encore, mais elle est enrayée.

C’est long, c’est chiant. Il ne se passe rien a longueur de journée. J’ai même apporté un livre pour passer le temps. Il n’est pas tres interessant mais il me permet de me sortir de cette guerre. Ils ont pris le contrôle du labo et nous voulons le récuperer. Eux ils restent en chien de faience, de toute facons, il est convenu que ce seront eux qui commenceront les hostilités.

Cela doit faire bizarre pour un observateur extérieur de voir un soldat lire un livre en plein sur un champ de bataille, mais mes camarades m’envient. Car moi j’ai autre chose à regarder à longueur de journée que les points rouges des snipers qui se posent sur ma poitrine, pour me narguer. Certains envisagent de fuir mais les nazis tuent à vue tous ceux qui le font. Fuir n’est pas une option, il faut attendre.

Nous n’avons pas le droit de partir pour aller aux chiottes. Alors, de temps en temps, sonne une corne qui nous autorise à sortir de nos pseudos tranchées pour chier ou pisser un coup. On est obligé de faire cela à la vue de tous, et cela empeste de plus en plus le pseudo champ de bataille. On entend même les nazis se foutre de notre gueule. Il y a toujours un ou deux morts avec une balle dans le cul à ce moment la. C’est  tellement dégradant, certains n’osent pas sortir de leur trou.

Cette foutue guerre respectueuse n’est que du foutage de gueule. Je ne pense pas qu’aucun d’entre nous n’en sorte vivant.

Puis sonne l’assaut.

Pendant 1 minute rien ne se passe. Un officier passe même devant moi demander si tout va bien aux nazis. Nous ne sommes que des pions. Puis arrive le premier mortier. Il tombe juste devant moi, à 20m, là ou se trouvait l’officier. Bien fait pour lui. Et c’est le déluge. Les mortiers pleuvent. On voit les corps voler. C’est un massacre.

Mon camarade me dit. Si tu veux nous donner une chance de nous en sortir, va couper l’electricité aux pylones derrière nous. J’hésite, je ne veux pas les laisser dans la merde. Mais il insiste, et bien que je ne comprenne pas pourquoi, j’y vais. A toute jambe, espérant slalomer entre les balles. Mais les snipers doivent avoir des ordres, car seul le mortier nous fracasse.

Je m’approche du pylone, mais il n’y a pas d’echelle pour y monter. Et viser les cables avec mon arme … je n’y crois pas. Je vois un autre pylone pas trop loin sur la route. Et en plus je m’écarte du champ de combat. Alors que je m’en approche, des soldats nazis apparaissent comme par magie sur la route que je prenais pour aller au pylone. Ils devaient se cacher sous l’herbe. Je repart à toutes jambes. Vers mes amis.

Le problème , c’est qu’ils arrivent sur les flancs du champ de bataille, et les troupes ne les ont pas vu. Je crie pour les prévenir mais rien n’y fait. Commence alors un passage très confus. Je ne me souviens de pas grand chose à part le fait que les nazis me pourchassent. Puis je tombe dans un trou, et je me retrouve dans les sous sol du labo.

Voila une occasion de couper le courant dans le labo. Je le connais par coeur et je file au tableau de courant, tout en sachant qu’ils me poursuivent. Je coupe le courant, enfin.

Et j’attend. Les armes de cette guerre sont très silencieuses. Et je vois passer le chef Nazi devant moi, accompagné de trois gardes. J’essaie, de mon poste d’observation, de leur tirer dessus. Mais mon arme est enrayée. En essayant de la réparer, je me retrouve avec seulement 4 balles. Paf un garde, deux, trois. Mais ou est le général ? Il a plongé se mettre à couvert. Je me lève lentement. C’est ma derniere balle. Et je vois son crane dépasser juste à coté de moi, sous l’étagère basse qui nous sépare. Bim. Je rate le centre du crane et il est parti pour une longue agonie. Je le dépouille de son arme, un 8 coup, avec balle supplémentaire au centre du barillet.

Il ne lui reste pas beaucoup de balles, il a tiré avec. Je fouille ses poches et je trouve son fameux rechargeur de balle en cuir. Il y a plein de balles neuves. Je le lui prend et je recharge l’arme. Les balles sont toutes petites.